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On va servir de pot de chambre

L’étude d’incidences remonte à l’automne 2006. Un an plus tard, le projet de porcherie industrielle à Vieux- Genappe, à la limite de Baulers (Nivelles) et de Lillois (Brainel’Alleud), réapparaît. « Tout le monde ignore que l’enquête publique est en cours », clament des riverains du quartier du Baty, à Lillois, aux premières loges pour subir les nuisances. L’enquête se termine le 17 octobre, à 9h à Genappe et à 11h à Nivelles. Et une pétition vient d’être lancée sur l’internet (www.lapetition.be).

L’enquête concerne Genappe mais aussi Nivelles parce que Baulers est à moins de 500 mètres du lieu. À Lillois, on est à plus de 500 mètres. Dans une lettre du 4 décembre 2006, toutefois, le bourgmestre de Brainel’Alleud Vincent Scourneau (MR) écrivait aux riverains que le collège avait exprimé sa nette opposition au projet.

La demande porte sur un permis de classe 1 pour la construction et l’exploitation de la porcherie. Les habitants mettent le doigt sur l’épandage « considérable. Les porcs ont besoin de 27 semaines pour être engraissés. Il y a aura donc 9.600 porcs par an. » De plus, une porcherie de 2.057 têtes est en cours de construction à Baulers, à 1 km de là. Le demandeur est Nelly Vandererven, la fille du propriétaire de la ferme Malplaquet, rue Vital Rousseau à Vieux-Genappe. La société exploitante sera la coopérative Agriporcs, à Transinne, filiale de la firme Danis à Koolskamp.

Pour les riverains,
« cela sent la combine. » La Flandre interdit l’exploitation de toute nouvelle porcherie ou toute extension dans une zone de captage d’eau ou dans une zone sensible. C’est le cas en Brabant wallon à cause du sable bruxellien. Tel est le premier grief. Au lieudit Vert Coucou à Lillois la nappe exploitée par le SWDE a déjà une teneur en nitrates de 40 mgr/l. La norme européenne est de 50. Dans un rayon de 5 km, on trouve 54 ouvrages de prise d’eau dont 39 en activité.

La production annuelle de lisier serait de 4,8 millions de litres. Cette porcherie annulerait les effets de deux éoliennes Autre crainte : le charroi car il faudra apporter 2.880 tonnes de nourriture par an. Troisième grief : l’épandage. Il se ferait par injection pour éviter les odeurs.

Mais les fermiers qui s’approvisionneraient chez le demandeur et qui ne pourraient pas se payer cet outillage très coûteux ? Quatrième grief : la pollution. Un porc produit de 1,2 à 1,6 kg de CO2 par jour. On annulerait l’effet de deux éoliennes ! Piquant : au lieu-dit La Brie, à cheval sur Baulers et Lillois, existe un projet de parc éolien. La porcherie polluerait en un jour ce qu’un ménage pollue en un an. Sans oublier les flatulences : 3 grammes de méthane par jour et par porc.

Les riverains pointent encore notamment la quantité d’eau nécessaire, l’équivalent de 125 à 150 ménages, la dévaluation immobilière (« On va servir de pot de chambre ») ou le fait que la concentration de porcs stimule les maladies.

MICHAËL CHALKLIN lesoir.be 6 octrobre

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